King Arthur - Henry Purcell

devient "King A" à Lasalle (Gard - France)

jeudi 28 janvier 2010

L'opéra des champs



L'idée qui sous-tend le projet c'est de faire un "opéra des champs" puisque le spectacle sera donné en plein air avec déplacement du public depuis la fontaine de la place, jusqu'à la cour du foyer, fermée par des murs de pierre, pour finir au vieux pont sur la Salindrenque qui est un peu l'âme du village. Mais c'est aussi la volonté de dédier la musique de Purcell aux publics qui s'écartent d'eux-mêmes des salles de concert, qu'ils perçoivent comme trop lointaines ou trop élitistes.

Quel est le parti-pris artistique Christophe ?

C'est une musique qui, en elle-même, est somptueuse, sensuelle, joyeuse et profonde. Il faut simplement "ré-activer" sa magie en rendant à certaines scènes leur couleur populaire et festive. Choeurs de paysans, chansons à boire, danseurs de mazurka ou de bourrée, la sortent de l'écrin de la cour du roi pour ré-inventer les fêtes baroques où l'on n'avait pas peur de se déplacer, de boire et manger pendant le spectacle...

Pourquoi parles-tu aussi de "concert salade" ?

C'est une référence à Jean Wiener qui avait créé ce concept en juxtaposant des formes musicales très différentes : Bach, Satie, Stravinski, Gershwin, dans un même spectacle, pour provoquer un réveil des sensations. Il y aura quelques insertions de compositions originales, une instrumentation complètement décalée, un traitement "bollywoodien" de certains personnages...

Ce n'est donc pas un orchestre baroque ?

Au lieu des violons, hautbois, clavecin et trompette habituels, nous avons prévu : guitare électrique et classique, accordéon, harmonica, trombone, piano, banjo... Des percussions orientales aussi, une tampura et une kamaycha.

Pourquoi faire "subir" cela à Purcell plutôt qu'à un autre musicien ?

L'origine c'est la découverte des magnifiques petits choeurs qui parsèment King Arthur et qui passent souvent inaperçus derrière la magnificence des soli. Ce sont des perles noyées dans une trop grande richesse. Et cela rejoignait la préoccupation de l'Art Scène qui est d'utiliser les compétences des très nombreux artistes professionnels qui vivent dans les Cévennes en leur offrant un cadre où ils peuvent exprimer leur créativité en encadrant les amateurs de chant choral pour qui c'est une opportunité exceptionnelle de formation.

mercredi 13 janvier 2010

L'air du froid, c'est le moment de le chanter



What Power art thou, Who from below,
Hast made me rise, Unwillingly and slow,
From beds of everlasting snow!
See'st thou not how stiff, And wondrous old,
Far unfit to bear the bitter cold.
I can scarcely move, Or draw my breath,
I can scarcely move, Or draw my breath.
Let me, let me, Let me, Freeze again...
Let me, let me, Freeze again to death

Voir la video de la mise en scène de l'Art Group "Petit Opéra" de Moscou et, bien sur, la vison toute particulière de Shirley et Dino (Come if you dare) !

samedi 9 janvier 2010

Répétition annulée dimanche 10 janvier 2010





"Hither this way" : quel que soit le chemin choisi, il est enneigé. Oh, pas beaucoup au niveau de Lasalle (10 à 12 cm) mais davantage sur les hauteurs, et donc sur les cols qu'empruntent les routes. Après délibération, la répétition de dimanche est reportée (la nouvelle date sera communiquée ultérieurement). C'était la première "répet" avec le metteur en scène, Fred. Mais ce n'est que partie remise. En attendant, on profite du silence et de la beauté du monde.

samedi 2 janvier 2010

Le "King" : nouveau livret


King Arthur – livret de Jean Reinert (d’après le livret original de John Dryden) : re-création théâtrale dans l’esprit du temps…

Guerre et paix, poésie et philosophie, amour et enchantement… King Arthur n’a pas fini de tisser les fils qui construisent les mythes jusqu’à aujourd’hui. Sous les harmonies baroques de la musique de Purcell, un chant épique, tragique et tendre, se glisse entre les notes chatoyantes.

Car nous sommes dans un monde qui s’engendre chaque jour dans le chaos :
« Le monde advient comme un colosse aveugle qui avance à tâtons.
Ou c’est un nouveau-né vagissant qu’une matrone ténébreuse ne cesse d’enfanter !
Ténèbres, clarté, lumière aveuglante et nuit sidérale !
L’homme avance avec son lumignon et croit voir en l’âpre chemin une piste illuminée courant tout droit sur l’échine de l’avenir ! »

De cette guerre entre Saxons et Normands, que restera-t-il?
« Il n’est de vérité que celle du vainqueur ! La trame de l’histoire appartient à celui qui reste pour la conter. »

Merlin ne dirige pas l’événement, ses enchantements répandus… il dort.
« A quoi bon ajouter l’agitation d’esprit au chaos des hommes qui s’affrontent dans la fureur de mort ? J’ai laissé en ordre l’écheveau des combats et il s’est dévidé pendant mon sommeil. A présent l’herbe est rouge, la terre a bu l’offrande de sang, et ma cape est lactescente du succès breton ! Les Saxons ont fui au travers des marais, ils en connaissent les passes et s’en font un refuge. Les Bretons s’enivrent de leur succès et crient pour la gloire et leur Roi ! »

Il sait que dans le chaos de l’événement ...:
« Il faut découvrir les voies souterraines où chemine l’imprévu avant qu’il ne jaillisse à la pleine clarté !… »

...et que, lorsque l’on croit être prisonnier des causes et des effets :
« Ce sont des chaînes de fumée, Philidel ! Tu es libre ! Cours au devant des Bretons comme le veut Grimbald. Et mets-les en garde contre ses appels ! Alors, tu seras en accord avec toi-même, et c’est cela être libre ! »

Toutefois il peut, grâce à sa magie, donner la vue à la tendre Emmeline mais c'est un piège aussi, lui découvrant de l’amour ce qu’elle n’a pas pressenti : l’ivresse du cœur et l’emprise des liens qu’il noue.
« Voilà trois fleurs cueillies sur la lande, trois fleurs dont les sucs mêlés produiront une brèche dans la nuit qui enveloppe la princesse. Cette brèche sera une voie pour la passion d’Arthur ! »

Ce don a pourtant son envers :
« Le regard que tu m’as donné m’apporte tout à la fois la beauté et la souffrance, le bonheur et la douleur… »

Merlin et Osmond, Osmond et Merlin : les deux enchanteurs attisent les passions, reflet l’un de l’autre il sont noir et blanc, blanc et noir… Mais l’histoire finit bien, grâce au librettiste :
« Moi, dont les yeux se sont ouverts après la fin de la guerre, je n’ai aucune curiosité pour ce sanglant désordre. Même s’il s’agit d’un conte trop beau pour être vrai, c’est le triomphe de l’amour que je veux voir aujourd’hui célébrer. »



Costume (copyright) : Paul Brown, Royal Opera, London, 1993

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Ce blog est administré par Michelle Sabatier, Communiquer pour l'environnement, la culture et le territoire